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40 années de massacres en Algérie perpétrés par les Français (1)

Lu sur un site (et surement tristement réaliste) donc je le partage :

La conquête coloniale de l’Algérie débute le 14 juin 1830

Au cours de l’année 1827, un incident diplomatique entre le dey d’Alger Hussein et le consul français Pierre Deval - aujourd’hui connu comme l’épisode du « coup d’éventail du dey d’Alger » - a servi de prétexte à Charles X, alors roi de France, pour engager une conquête coloniale.

Cet épisode marquera l’origine de 40 ans de massacres en Algérie perpétrés par les Français, dont l’offensive débute le 14 juin 1830.

40 ans de massacres
Le 30 avril 1927, suite au refus du consul de France d’honorer une dette contractée par la France 30 ans plus tôt auprès du dey d’Alger, doublé de propos insultants, Hussein dey assène au diplomate quelques coups d’éventail. Il n’en faudra pas plus à la France pour s’en saisir et attiser l’incident diplomatique jusqu’à engager, 3 ans plus tard, l’invasion d’Alger.
Le 14 juin 1830, les troupes françaises commandées par le général de Bourmont débarquent à Sidi Ferruch, plage de sable située à une vingtaine de kilomètres d’Alger.
Quelques jours plus tard, Alger attaqué à revers, tombe, avant que le dey ne capitule finalement le 5 juillet. Le « coup d’éventail » s’en retrouve donc « vengé », le blé que le dey avait fourni à la France n’ayant plus à lui être payé, ni les fortifications de la Calle à être démolies.

Il restait à conquérir l’Algérie. Cela allait demander quarante ans, près d’un demi siècle. De 1830 à 1871, sous cinq régimes différents, depuis la restauration jusqu’à la Troisième République, en passant par Louis-Philippe, la République et l’Empire, la bourgeoisie française va poursuivre la conquête de ce territoire, peuplé d’à peine cinq millions d’habitants.

40 ans de combats, de meurtres et de pillages.

40 ans durant lesquels chaque région fut "pacifiée" à coup de "razzia" et de massacres, puis régulièrement "re-pacifiées" d’après les mêmes méthodes à chaque nouvelle tentative de soulèvement des populations indigènes.

40 ans de guerre opposant, d’un côté, un peuple dépourvu de toute organisation matérielle moderne, et de l’autre, l’armée française, alors une des plus puissantes d’Europe.
La conquête de l’Algérie ne s’est pas effectuée, comme on pourrait le croire, progressivement du Nord au Sud, par tranches successives partant du littoral et finissant aux confins sahariens. Tout au contraire, les régions méridionales, Hauts-Plateaux et zone saharienne, on été plus facilement conquises et les premières « pacifiées » ; c’est la région la plus proche du littoral, le Tell, cet ensemble montagneux qui sépare la mer des Hauts-Plateaux, qui a offert le plus de résistance et n’a été occupé, réellement qu’en dernier lieu.

Le centre de la première grande résistance à laquelle se heurte la conquête française, celle que va personnifier pendant onze ans le soufi Abdelkader ibn Muhieddine, c’est le Tell du centre et de l’ouest. Les villes d’Abdelkader, Mascara, Boghar, etc., sont en plein Atlas tellien, et le dernier massif d’où il conduira ses dernières grandes luttes sera celui de l’Ouarsenis, qui commence à 50 km de la mer.

Après la chute d’Abdelkader, le dernier bastion de la résistance sera la Kabylie, Tell de l’est. La grande Kabylie, qui borde la mer, et qui est à moins de cent kilomètres d’Alger, ne sera occupée pour la première fois qu’en 1857, et définitivement qu’après 1871, alors que les oasis de Biskra et de Laghouat, en bordure du Sahara, à 400 km de la mer, seront conquis, la première fois dès 1844, et la seconde définitivement, en 1852.
La raison en est que les Hauts-Plateaux, le Sahara, et même l’Atlas saharien, vieille montagne qui n’est guère constituée que de légères ondulations coupées de larges couloirs, ne sont que des plaines, à l’inverse du Tell, véritable zone montagneuse.

Là où la plaine, relativement peu peuplée (et majoritairement de populations arabes nomades), n’a pas été en capacité de résister, le Tell, davantage peuplé de paysans berbères cultivateurs a su résister plus longuement, du fait de ses caractéristiques topographiques. Les régions montagneuses offrent une défense naturelle qui profita aux populations locales ; la montagne fut l’un des derniers asile de l’indépendance. Ce massif kabyle, plus isolé et plus peuplé résista le dernier à la conquête française. Il avait par ailleurs mieux résisté à la conquête arabe, puisque s’il avait adopté la religion de l’Islam, il avait gardé son indépendance culturelle, sa langue et son Droit traditionnel. Ce que fut cette guerre ?

Une guerre atroce qui n’eut de la guerre que le nom, j’entend de la véritable guerre, celle que justifie Proudhon dans La Guerre et la Paix, c’est-à-dire un combat loyal entre adversaires de force équivalente. Ce ne fut pas une guerre, ce fut une « expédition coloniale », une expédition de 40 années. Une expédition coloniale ça ne se raconte pas, et l’on n’ose la décrire ; on laisse les assassins la décrire eux-mêmes :

« La flamme à la main ! » Armand Jacques Leroy de Saint-Arnaud, qui devait finir maréchal de France, fit à peu près toute sa carrière en Algérie : il y était arrivé lieutenant en 1837, il en partit général de division en 1851. Durant ces quinze années, il ne cessa d’être en colonne, tantôt à l’ouest, tantôt à l’est ; pendant tout ce temps il écrivit régulièrement à son frère, le tenant presque jour par jour au courant de ses faits et gestes.

Si ce témoignage est décisif, il est loin d’être unique, de nombreux officiers d’Afrique ayant reporté les évènements de manière similaire. Ces lettres ont été publiées. Nous en donnons ci-dessous des extraits, sans autre commentaire que l’indication de la date et du lieu. On peut trouver les lettres dont sont extraites ces citations dans Lettres du Maréchal Saint-Arnaud, tome I, pages 141, 313, 325, 379,381, 390, 392, 1472, 474, 549, 556, et tome II, pages 83, 331, 340.

« Le pillage exercé d’abord par les soldats, s’étendit ensuite aux officiers, et quand on évacua Constantine, il s’est trouvé comme toujours, que la part la plus riche et la plus abondante était échouée à la tête de l’armée et aux officiers de l’état-major. » (Prise de Constantine, octobre 1837.)
« Nous resterons jusqu’à la fin de juin à nous battre dans la province d’Oran, et à y ruiner toutes les villes, toutes les possessions de l’émir. Partout, il trouvera l’armée française, la flamme à la main. » (Mai 1841.)
« Mascara, ainsi que je l’ai déjà dit, a dû être une ville belle et importante. Brulée en partie et saccagée par le marechal Clauzel en 1855. »
« Nous sommes dans le centre des montagnes entre Miliana et Cherchell. Nous tirons peu de coup de fusil, nous brûlons tous les douars, tous les villages, toutes les cahutes. L’ennemi fuit partout en emmenant ses troupeaux » (avril 1842)
« Le pays des Beni-Menasser est superbe et l’un des plus riches que j’ai vu en Afrique. Les villages et les habitants sont très rapprochés. Nous avons tout brûlé, tout détruit. Oh la guerre, la guerre ! Que de femmes et d’enfants, réfugiés dans les neiges de l’Atlas, y sont morts de froid et de misère !... Il n’y a pas dans l’armée 5 tués et 40 blessés. » (Région de Cherchell, avril 1842)
« Deux belles armées... se donnant la main fraternellement au milieu de l’Afrique, l’une partie de Mostaganem le 14, l’autre de Blidah le 22 mai, rasant, brûlant, chassant tout devant elles. » (mai 1842 ; de Mostaganem à Blidah il y a 250 kilomètres.)
« On ravage, on brûle, on pille, on détruit les maisons et les arbres. Des combats : peu ou pas. » (Région de Miliana, juin 1842)
« ... Entouré d’ un horizon de flammes et de fumées qui me rappellent un petit Palatinat en miniature, je pense à vous tous et je t’écris. Tu m’as laissé chez les Brazes, je les ai brûlés et dévastés. Me voici chez les Sindgad, même répétition en grand, c’est un vrai grenier d’abondance... Quelques-uns sont venus pour m’amener le cheval de soumission.
Je l’ai refusé parce que je voulais une soumission générale, et j’ai commencé à brûler. » (Ouarsenis, Octobre 1842)
« Le lendemain 4, je descendais à Haimda, je brûlais tout sur mon passage et détruisais ce beau village...Il était deux heures, le gouverneur (Bugeaud) était parti. Les feux qui brûlaient encore dans la montagne, m’indiquaient la marche de la colonne. » (Région de Miliana, février 1843.)
« Des tas de cadavres pressés les uns contre les autres et morts gelés pendant la nuit ! C’était la malheureuse population des Beni-Naâsseur, c’étaient ceux dont je brûlais les villages, les gourbis et que je chassais devant moi. » (Région de Miliana, février 1843.)
« Les beaux orangers que mon vandalisme va abattre !... je brûle aujourd’hui les propriétés et les villages de Ben-Salem et de Bel-Cassem-ou-Kassi. »
(Région de Bougie, 2 octobre 1844.) « J’ai brûlé plus de dix villages magnifiques. » (Kabylie, 28 octobre 1844.)
« II y avait encore des groupes nombreux d’ennemis sur les pitons, j’espérais un second combat. Ils ne sont pas descendus et j’ai commencé à couper de beaux vergers et à brûler de superbes villages sous les yeux de l’ennemi. » (Dahra, mars 1846.)
« J’ai laissé sur mon passage un vaste incendie. Tous les villages, environ deux cents, ont été brûlés, tous les jardins saccagés, les oliviers coupés. » (Petite Kabylie, mai 1851.)
« Nous leur avons fait bien du mal, brûlé plus de cent maisons couvertes en tuile, coupé plus de mille oliviers. » (Petite Kabylie, juin 1851.)
La vente des femmes et le massacre des enfants Officier d’Afrique non moins typique que De Saint-Arnaud, Louis Auguste Théodore Pein [5], issu du rang qui resta vingt-trois ans en Algérie (de 1840 à 1863), et qui occupa les loisirs de sa retraite à composer un petit ouvrage sur l’Afrique. A la différence de De Saint-Arnaud, ce fut surtout dans le Sud qu’il eut à opérer. Voici comment il décrit la prise de Laghouat, à laquelle il assista (2 décembre 1852.) :

« Le carnage fut affreux ; les habitations, les tentes des étrangers dressées sur les places, les rues, les cours furent jonchées de cadavres. Une statistique faite à tête reposée et d’après les meilleurs renseignements, après la prise, constate le chiffre de 2 300 hommes, femmes ou enfants tués ; mais le chiffre de blessés fut insignifiant, cela se conçoit.
Les soldats, furieux d’être canardés par une lucarne, une porte entrebâillée, un trou de la terrasse, se ruaient dans l’intérieur et y lardaient impitoyablement tout ce qui s’y trouvait ; vous comprenez que, dans le désordre, souvent dans l’ombre, ils ne s’attardaient pas à établir de distinction d’âge ni de sexe : ils frappaient partout et sans crier gare ! » (Pein, Lettres familières sur l’Algérie, 2e édit, p. 393)

C’est tellement l’habitude de massacrer femmes et enfants qu’une fois que le colonel Pein ne put le faire, il éprouva le besoin de s’en excuser dans une lettre :
« Les Ouled Saad avaient abandonné femmes et enfants dans les buissons, j’aurais pu en faire un massacre, mais nous n’étions pas assez nombreux pour nous amuser aux bagatelles de la porte : il fallait garder une position avantageuse et décrocher ceux qui tiraient sur nous. » (Pein. Lettres familières sur l’Algérie, 2e édit., p. 26.) Ainsi, si les femmes et les enfants des Ouled Saad n’ont pas été « massacrés », c’est uniquement pour raison stratégique !
Si on avait été plus nombreux, toutes et tous y auraient passé, on se serait « amusé aux bagatelles de la porte ! »
Certains généraux cependant préféraient qu’on ne massacre pas les femmes, mais qu’on s’en empare... et qu’on les vendent. Telle était la méthode préférée de Louis Juchault de Lamoricière .
Dans les lettres qu’il écrivait à sa famille, l’un des subordonnés de Lamoricière, le colonel François Joseph Lucien de Montagnac [7], décrit ainsi le système dans ces lettres (De Montagnac, Lettres d’un soldat, p. 141,142,195,203,311, 225.) « Vive Lamoricière ! Voilà ce qui s’appelle mener la chasse avec intelligence et bonheur !...
Ce jeune général qu’aucune difficulté n’arrête, qui franchit les espaces en un rien de temps, va dénicher les Arabes dans leurs repaires, à vingt-cinq lieues à la ronde, leur prend tout ce qu’ils possèdent : femmes, enfants, troupeaux, bestiaux, etc. »
(1er février 1841).
« Nous poursuivons l’ennemi, nous lui enlevons femmes, enfants, bestiaux, blé, orge, etc. » Région de Mascara, le 17 janvier 1842
« Pendant que nous rasons de ce côté, le général Bedeau, autre perruquier de première qualité, châtie une tribu des bords du Chélif... leurs enlève force femmes, enfants et bestiaux... » (11 février 1842)
Plus tard, étant cette fois en Petite-Kabylie, De Montagnac appliquera à nouveau le système De Lamoricière :
« Nous nous sommes établis au centre du pays...brûlant, tuant, saccageant tout... Quelques tribus pourtant résistent encore, mais nous les traquons de tous côtés, pour leur prendre leurs femmes, leurs enfants, leurs bestiaux. » (2 mai 1843).

Pourquoi prenait-on ces femmes ? Qu’en faisait-on ?
« Vous me demandez, dans un paragraphe de votre lettre, ce que nous faisons des femmes que nous prenons.
On en garde quelques-unes comme otages, les autres sont échangées contre des chevaux, et le reste est vendu à l’enchère comme bêtes de somme. » (Lettre datée de Mascara, 31 mars 1842.)

« Apportez des têtes, des têtes ! Bouchez les conduits crevés avec la tête du premier Bédouin que vous rencontrerez. » (Harangue citée par le baron Pichon : Alger sous la domination française, p.109.)

Voici maintenant que le témoignage d’un quatrième officier de l’armée d’Afrique, parti en Algérie, tout frais émoulu de Saint-Cyr, le comte d’Hérisson ; bien que très patriote, celui-ci, à la différence des précédents, semble avoir été quelque peu écœuré par ce qu’il vit ; son témoignage est identique. Voici comment il décrit une colonne à laquelle il participa : (D’Hérisson : La Chasse à l’Homme, p. 133 et suivantes.)

« II est vrai que nous rapportons un plein baril d’oreilles récoltées paires à paires sur les prisonniers, amis ou ennemis. »
« ... Des cruautés inouïes, des exécutions froidement ordonnées, froidement exécutées à coups de fusil, à coups de sabre, sur des malheureux dont le plus grand crime était quelquefois de nous avoir indiqué des silos vides. »

« Les villages que nous avons rencontrés, abandonnés par leurs habitants, ont été brûlés et saccagés ; ... on a coupé leurs palmiers, leurs abricotiers parce que les propriétaires n’avaient pas eu la force nécessaire pour résister à leurs émirs et lui fermer un passage ouvert à tout le monde chez ces tribus nomades. Toutes ces barbaries ont été commises sans tirer un coup de fusil, car les populations s’enfuyaient devant nous, chassant leurs troupeaux et leurs femmes, délaissant leurs villages. »
breizgirl 
breizgirl: Adolphe Thiers,le massacreur du peuple,élu premier Président de la 3* République bourgeoise de France...c'est lui qui prend la décision de faire massacrer le peuple parisien qui a résisté à l'armée prussienne pendant que lui négociait une reddition...30 a 50000 fusillés pendant
la"semaine sanglante"de Mai 1871,chiffres bien supérieurs à ceux de la Terreur de 1793(3000 exécutions)
4 years ago Report
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lesscriptoria
lesscriptoria: oui .... Que d'horreurs commises, si .... se souvenir du passé permettait au moins la tolérance et l'humilité d'une partie des français dans l'acceptation des autres, mais ça c'est une autre histoire .... (Adolphe Thiers a bénéficié de l'appui de l'Eglise, un homme seul n'est rien, il y a tjs d'autres gens qui gravitent autour ...pour un intérêt commun, le leur) Bises breizgirl
4 years ago Report
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good job Putin
good job Putin: et les vendéens,tssss
4 years ago Report
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